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Née il y a tout juste un an, cette société entend bousculer la télématique des outils portatifs avec un dispositif débarrassé du superflu.

En attendant que les alternatives au Diesel ne deviennent vraiment le sujet de la décennie, la télématique occupe le devant de la scène chez les matériels de chantier. Les constructeurs et de jeunes entreprises s’attaquent à ce marché. Si certains commercialisent des systèmes très sophistiqués, Charlie Solutions a plutôt opté pour une approche simple, mais loin d’être simpliste.

Créée en septembre 2020, cette société est le fruit des réflexions de trois associés : Matthieu Mariani, Romain Mariani et Basile Melchior. Le premier nommé a travaillé en tant que responsable du matériel d’une entreprise de BTP. Durant cette expérience, il a souvent rencontré des problèmes avec le suivi des outils portatifs. Les compagnons perdent du temps à les retrouver ; les maintenances ne sont pas toujours effectuées ; certains équipements, oubliés dans un coin, sont rachetés ; sans oublier les vols.

"C’est environ 10 % de la valeur du parc d’équipements qui sont réinvestis inutilement chaque année à cause de ces problématiques."

souligne Romain Mariani, directeur général de Charlie Solutions.

Automatisé

Cette situation et l’absence de réponse satisfaisante ont convaincu le trio de fonder une entreprise dans ce domaine.

"Le premier critère que nous avions en tête, c’était l’automatisme, explique Roman Mariani. Les codes-barres et les QR codes par exemple engendrent des opérations supplémentaires pour les compagnons. Il fallait donc un système non seulement autonome, simple et robuste, mais aussi automatisé."

Si le cahier des charges était limpide, le chemin menant à ce résultat s’est révélé tortueux.

"Nous avons travaillé un an et demi avec différents laboratoires pour développer la meilleure technologie."

Le système, commercialisé depuis mai dernier, s’appuie sur deux types de composants. Première brique, des capteurs Bluetooth Low Energy (BLE) de petite taille sont fixés sur les produits à contrôler. Chacun possède sa propre signature. De la sorte, il est possible d’identifier un outil sans erreurs. La durée de vie de ces dispositifs est comprise entre trois et cinq ans. Ils sont compatibles avec différentes méthodes d’accrochage.

Contrôle au transit

Seconde brique, les signaux de ces balises sont captés par des boîtiers émetteur-récepteur (des gateways dans le jargon anglo-saxon) posés dans les lieux de stockage du matériel. Ils communiquent les signatures récoltées la plate-forme web de Charlie Solution par le biais du réseau LTE-M (Long-Term Evolution for Machines, ce procédé utilise le réseau cellulaire, mais à une fréquence plus basse, 800 MHz, que les téléphones portables).

" Les réseaux tels que Lora ou Sigfox n’offraient pas une couverture suffisante. ", précise Romain Mariani.

Ces appareils étant géolocalisés, ils fournissent donc la position des équipements détectés.

" L’idéal est de les installer dans tous les endroits où transitent les outils : les véhicules, les ateliers et les bases vies. ", conseille le responsable.

Quant à la plate-forme, elle prend la forme d’un Saas (software as a service) accessible depuis un navigateur web. Outre la géolocalisation et des renseignements sur l’état du parc, ce tableau de bord peut envoyer des alertes, notamment en cas de perte, d’une inactivité prolongée ou si une maintenance est nécessaire. Il est aussi muni de modules d’édition de rapports et de création de formulaire de contrôle. Une connexion avec le système informatique de gestion de l’entreprise est également possible.

Le portable comme scanner

Par ailleurs, ces renseignements sont consultables par le biais d’une application mobile. Fonction intéressante, un téléphone portable muni de ce programme peut collecter les signaux des capteurs BLE à proximité.

"Il peut donc effectuer des inventaires des outils utilisés sur un site. Cela vient affiner leur localisation. L’application permet également de réaliser des contrôles sur des équipements dans le cadre d’une révision ou de changer leur état, par exemple en cas de panne ou de casse."

Pour faciliter les recherches, les capteurs sont munis d’une LED dont l’allumage est pilotable depuis le logiciel.

Avec cette structure légère, Charlie Solutions ne tire pas les prix vers le haut. Les tarifs sont établis en fonction du nombre de capteurs et de boîtiers nécessaires. L’accès à la plate-forme et l’application mobile ne comportent pas de limite d’utilisateurs. En vue de se faire connaître, la société commercialise un kit d’essai, contenant 30 capteurs BLE, trois gateways et trois mois d’accès au logiciel, pour 2 350 euros HT. La composition est néanmoins adaptable selon les besoins du client.

"Avec cette offre, nous espérons toucher le BTP, mais aussi toutes les entreprises disposant d’un parc de matériels."

conclut le directeur général.


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